Cette exposition est visible du lundi au dimanche de 10 à 12h et de 14 à 18h30 jusqu’au 3 juillet.
Une deuxième exposition réalisée par l’Office du Tourisme de Béthune – Bruay« Richebourg-Worthing : 100 ans de fraternité », est également installée dans la salle. Des objets, armes, uniformes, insignes etc, sont également exposés.
Lors de cette inauguration, le Guidon richebourgeois après une randonnée en Angleterre ramène un fragment de cloche de l’église Saint-Vaast portant la date de 1915, rapporté par le sergent Thomas Whisker à son retour du front ». Cette relique est rangée dans la vitrine de la mairie.
Le Royal Sussex regiment a perdu dans la bataille de la Tête de sanglier 366 soldats et officiers, et dès 1921, la ville de Worthing s’est portée marraine de guerre pour la reconstruction de la commune. Le Guidon richebourgeois ouvrira le centenaire le 20 juin, avec une randonnée à vélo symbolique vers Eastbourne. « L’objectif est de récupérer un fragment de cloche de l’église Saint-Vaast portant la date de 1915, rapporté par le sergent Thomas Whisker à son retour du front », explique le président Joël Pruvost.
Le maire, Gérard Delahaye, les rejoindra pour une cérémonie en vue de la restitution de ce « morceau de France », comme disent les Anglais.
À l’image des commémorations organisées en juin 2014 sur le thème « La Fête de la moisson n’aura pas lieu », l’association Mémoire et Traditions repart pour une nouvelle aventure intitulée « La tête de sanglier : un dessin dans les tranchées ». Il s’agit de balades historiques commentées, entrecoupées de saynètes décalées. « Le village va vivre pendant deux dimanches, le 26 juin et 3 juillet, à l’heure de la Grande Guerre, car tous les bénévoles seront en costume d’époque, de nombreuses animations sont prévues, ainsi qu’une reconstitution d’un estaminet d’antan », souligne Dominique Corbeille, le président.
Une randonnée cyclo permettra de découvrir les sites de mémoire emblématiques du Béthunois, avec deux circuits (41 km ou circuit famille de 15 km), avec un roadbook ludique.
Un panneau historique bilingue marquera l’entrée du CinderTrack (piste des cendres) rue du Bois.
À l’occasion de la cérémonie officielle franco-britannique, le chemin qui mène au lieu où s’est déroulée la bataille de la Tête de sanglier sera matérialisé. D’importantes délégations anglaises sont attendues ainsi que la famille de Nelson Victor Carter, qui a reçu la Victoria Cross pour avoir maîtrisé une mitrailleuse allemande et ramené plusieurs de ses camarades blessés, avant de mourir à l’âge de 29 ans.
Pendant la durée des commémorations, du 25 juin au 3 juillet, deux expositions sont installées à l’Espace Paul-Legry : « Confrontations 14-18 », par l’Association ATB, labellisée par la Mission Centenaire, ainsi que « Richebourg-Worthing : 100 ans de fraternité », conçue par l’office de tourisme, qui en fera don à la municipalité.
Les liens s’étaient distendus avec le temps et c’est tout récemment que Richebourg a renoué avec Worthung, la ville du Sussex qui l’a aidée à se relever après la Première Guerre mondiale. Pour fêter ça et se souvenir de la Bataille de la Tête de sanglier, le programme des commémorations s’annonce chargé de fin juin à début juillet.
Guy Warein, adjoint au maire, en est encore tout ému. « Nous sommes allés à Worthing en avril, nous avons été reçus à bras ouverts. Comme si les liens n’avaient jamais cessé, le souvenir reste entier. » Il faut dire qu’entre le village du Bas-Pays et la ville du Sussex, l’amitié est puissante. Paroxysme atteint le 30 juin 1916, jour que l’Histoire a retenu comme celui de « la bataille de la Tête de sanglier », mais de l’autre côté de la Manche on parle « du jour où le Sussex est mort » : dans cette bataille de diversion à la Somme, 366 hommes de 3 régiments, sont tombés en cinq heures. Toutes les familles portaient le deuil, une tragédie.
Jusqu’à il y a quelques mois, la vie locale avait oublié à quel point le Sussex avait compté dans l’histoire de Richebourg, et c’est le sens des commémorations à venir. « Après la Première Guerre mondiale, a été créée une Ligue d’aide aux régions françaises » et Worthing a vite tendu la main à ce qui s’appelait alors Richebourg l’Avoué. « Un nom ressort, celui d’Ellen Chapmann », explique Guy Warein devenu incollable sur le sujet. Le Dr Sally White a épuisé les archives et esquissé les contours de cette forte tête, militante avant l’heure de la cause des femmes et future maire de Worthing.
Les 423 maisons du village détruites
À l’heure de décider quelle commune Worthing pourrait « adopter », Richebourg s’est imposé et Ellen Chapmann s’est battue en ce sens. Le Dr White relève parmi les arguments que « de nombreux hommes du Sussex étaient morts et enterrés » ici (au cimetière de Saint-Vaast Post). « Mme Chapmann a été déléguée pour demander au maire comment Worthing pourrait l’aider. » Ellen Chapmann, venue à Richebourg, avait été frappée par l’état de ruines de la cité, la trace du « cruel rouleau compresseur de l’impitoyable envahisseur. » À Richebourg, les 423 maisons avaient été détruites, et de 2 065 habitants avant guerre, seuls mille étaient revenus.
Les aides ? D’abord un appel de fonds, abondé de 100 livres par le comité provisoire et relayé par la gazette locale. Et puis des dons de vêtements, de matériel agricole, de semences, de jouets à Noël... Un carnaval a permis de réunir 32 livres grâce à 200 personnes. Les Richebourgeois sont émus, leur maire écrit en leur nom pour dire « le plaisir qu’une ville anglaise ait adopté Richebourg l’Avoué ». Le premier bâtiment reconstruit fut l’école, pour 84 enfants. Des cartes postales de Worthing avaient été collées aux murs.
Ce 30 juin 2016, deux cérémonies auront lieu, à la même heure en tenant compte du décalage. Une au Saint-Vaast Post à Richebourg, une à Worthing. Tout un symbole. « Ce sera simple mais intense ! L’arrière petite-fille d’un soldat jouera un air au violon. »
Lire aussi ci-dessous le programme des commémorations.
Garder le contact avec Worthing
Il a fallu des années pour se retrouver, alors pas question de se dire adieu après les commémorations du 30 juin. Un jumelage entre Richebourg et Worthing ? Les élus y ont pensé mais entre 2 600 habitants d’un côté et 11 000 de l’autre, c’était un peu compliqué. Guy Warein évoque une autre idée : « On voudrait trouver une école pour créer un partenariat. » Des échanges d’outre-Manche. Avec les moyens technologiques actuels, le Channel serait vite franchi.
Le programme des commémorations
Samedi 25 juin 2016 :« Les Sillons de la mémoire », balade à vélo avec le Guidon richebourgeois et Artois Comm.
Dimanches 26 juin et 3 juillet :balade historique costumée et commentée, pour revivre les événements locaux de 1916. C’est avec l’association Mémoire et Traditions en Bas-Pays. Gratuit mais mieux vaut réserver.
Sur la même période, exposition « Confrontations 14-18 », avec l’ATB, et « Worthing-Richebourg : histoire d’une reconstruction ». Ce sera à l’espace Legry.
Jeudi 30 juin :cérémonie officielle, au cimetière du Saint-Vaast’s Post.
Vendredi 1er juillet :de 15 h à 17 h, circuit en car sur le thème de la bataille de la Tête de sanglier. Tarifs de 6 à 8 €, gratuit pour les moins de 8 ans.
Samedi 2 juillet :de 14 h 30 à 17 h 30, circuit en car sur le thème de la guerre internationale. De 10 à12 €, gratuit moins de 8 ans.
Contact : office de tourisme de Béthune-Bruay, 03 21 52 50 00.
Un bout de cloche rentre au bercail
C’est tout un symbole : des croquis de Paul Sarrut datés d’août 1916 (ils ont été exposés à Richebourg il y a quelques mois), évoque clairement l’état de l’église : un tas de ruines. À l’image de ce qu’il restera du village au sortir de la guerre. La cloche est tombée avec le clocher mais nul ne sait ce qu’elle est devenue : ses morceaux mêlés aux gravats de la pierre ont disparu. Tous sauf un ! « Un arrière-petit fils de soldat nous a raconté que son aïeul est rentré en Grande-Bretagne avec un morceau. » Il a décidé d’en faire cadeau à la mairie et les commémorations de la bataille de la Tête de sanglier tombe à pic. Le morceau, symbole émouvant, rejoindra les cadeaux déjà reçus par le passé des Indiens ou des Irlandais.