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Durant mes vacances en Italie du Nord, j’ai arpenté en long, en large et en travers les villes de Milan et Venise. Ma surprise fut grande d’y découvrir de nombreux monuments commémoratifs de la Grande Guerre ! C’est à croire que les travaux de l’A.T.B.14-18 me poursuivaient jusqu’en vacances ! Non. Ces découvertes s’expliquent plutôt par l’importance de la Grande Guerre dans l’histoire de l’Italie et par le traumatisme et le besoin de commémorer qui ont envahi une bonne partie de la population de l’après-guerre.
Un petit rappel est nécessaire pour situer l’Italie dans l’événement 14-18. Avant la guerre, le pays est lié à l’Allemagne et à l’Autriche par une alliance militaire. Toutefois, l’Italie convoitait depuis longtemps quelques terres irrédentes possédées par l’Autriche, telles que Triestre. Dès le début de la guerre, en août 1914, l’Italie décide de ne pas entrer dans le conflit. Puis, le 23 mai 1915, la Triple Entente (France, Russie et Royaume-Uni) voit l’Italie les rejoindre. Le gouvernement italien a cédé devant l’appel du « parti » des interventionnistes italiens et déclare la guerre à l’Autriche.
Débute alors la Grande Guerre pour l’armée italienne. Quelques troupes sont envoyées sur le front de France mais la majeure partie est engagée contre l’armée autrichienne dans les Dolomites, sur un front alpin au nord de Venise. Des troupes françaises et britanniques y sont par la suite envoyées en renfort. Les combats sont difficiles. A l’automne 1917, les Autrichiens enfoncent les lignes italiennes à Caporetto. En octobre 1918, la victoire italienne de Vittorio Veneto achève la désagrégation de l’empire d’Autriche-Hongrie et amène la fin des combats. La guerre fut coûteuse pour l’Italie : la perte de 650 000 hommes, 947 000 blessés et 600 000 disparus ou prisonniers.
Une telle histoire a donc laissé des traces. Une balade dans les rues de Milan permet ainsi de découvrir sur le mur d’un bâtiment en face de la célèbre salle de spectacle nommée La Scala une plaque reprenant l’ordre du général Diaz, daté du 4 novembre 1918, annonçant la victoire contre l’Autriche. Plus loin, dans le cimetière monumental (nécropole civile où la majorité des monuments funéraires sont des œuvres d’art), le visiteur peut découvrir de nombreuses tombes de soldats italiens tués lors des combats de 1915-1918, dont les dépouilles ont été rapatriées à Milan, ou des plaques commémoratives très souvent fleuries.
A Venise, de nombreux monuments aux morts sont installés sur les murs des lieux de culte. La liste des noms est souvent précédée de l’inscription « morts pour la patrie ». Chaque communauté ou paroisse ou société possède sont petit monument. C’est pourquoi l’on trouve dans l’ancien ghetto juif de Venise un monument aux morts de la communauté israélite portant des inscriptions en hébreu. Ailleurs, c’est une société de gymnastique qui a dressé un monument à ses morts. Sur l’île transformée en cimetière à l’époque où Napoléon 1er contrôlait Venise, un carré militaire renferme les tombes d’un aviateur italien abattu et d’un capitaine d’artillerie alpine. Par ailleurs, une série de sépultures militaires françaises s’y trouve également. Elles font l’objet d’un autre article de notre newsletter.
Actualités du mois de août 2012
Les lieux de mémoire de la Guerre 1915-1918 en Italie du Nord
par Bertrand Lecomte
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