Lors de la première bataille d’Ypres, les villages de Zandvoorde et Geluveld (ex :Gheluvelt) ont été les lieux de terribles combats qui ont vus des bataillons entiers anéantis ; en particulier un corps d’élite de la cavalerie anglaise « The Household Cavalry » et le 1er bataillondu « Royal Welsh Regiment » et le 2ème bataillon du « Worcestershire Regiment».
Ces troupes sont surnommées dédaigneusement « The Old Contemptibles » par
Guillaume II mais elles lui prouvent le contraire.
C’est aussi lors des combats de Zandvoorde (30 octobre 1914) que l’on constate que la cavalerie traditionnelle n’est plus utilisable dans cette guerre, en effet ces cavaliers ont mis pied à terre et ont combattu comme les fantassins.
Dans la bataille de Geluveld (29-31 Octobre 1914) les soldats britanniques, déterminés à combattre, ontempêché une percée allemande décisive.
Ce dimanche 26 Octobre 2014, un nouveau monument gallois est inauguré devant l'église de Zandvoorde et dans Geluveld une cérémonie, au monument commémoratif près de l’ancien moulin, en l’honneur du1er bataillon du « South Wales Borderers » et du 2ème bataillon du « Worcestershire Regiment » a lieu.
Pour le centenaire de la Grande Guerre, les régiments ont délégué 2 à 300 hommes pour assister à ces cérémonies.
Reportage photographique complet de ces 3 cérémonies sur le lien suivant :
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La première bataille d'Ypres
Le 1er Bataillon du Royal Welsh Fusiliers débarque à Zeebrugge le 7 octobre, il fait partie de la 22ème Brigade, l'une des trois brigades de la 7ème division d'infanterie. La Division est composée de bataillons de réguliers qui se sont entrainée àLyndhurstjusqu’en septembre. La plupart des unités a été ramenée de garnisons d'outre-mer comme l'Egypte et l'Afrique du Sud. Le Royal Welsh revient de Malte. A l’origine, le rôle de la 7èmeDivision est de soutenir l'armée belge et le « Royal Naval Brigades » défendant Anvers. Mais l’évacuation et le repli des alliés de la place fortelimitent ce rôle à couvrir uniquement la retraite de l’arméebelge. Après des escarmouches près de Gand et une marche d’environ 120 miles par mauvais temps, ils arrivent à Ypres le 14 Octobre. La 1èrebataille d'Ypres s’étale du 10 octobre au 22 Novembre,durant laquelle le 1erBataillon est fortement impliqué jusqu'à ce qu'il soit anéanti le 30 Octobre 1914.
Le saillant d'Ypres est décrit comme une soucoupe peu profonde avec Ypres au centre. C’est une bataille basée sur l’emploi essentiellement de l’artillerie d’où l’importance de détenir les hauteurs entourant Ypres, et en particulier, la crête « est » sur laquelle se trouve la route de Menin passant par le village de Hooge et de Gheluvelt. Au nord de cette route, laligne de la crête « nord-est »s’étend de Broodseinde, Passchendaele et au-delà. Au sud de Gheluvelt un éperon s’est formé dans lequel se trouve le village de Zandvoorde.
Le 16 Octobre la Brigade est déployée sur Zonnebeke, au nord-est d'Ypres, le Royal Welsh creuse des tranchées, mais peu profondes et non reliées entre elles, sur la crête Broodseinde. Le Maréchal French sous-estime la force de l'ennemi, croyant encore qu’une attaque au nord-est éjecterait les Allemands de Menin, et peut-être les expulserait de Belgique. Ainsi, le 19 octobre, la première phase d'une attaque,qui en comporte trois, de la 7èmeDivision, voit la 22ème Brigade attaquer Menin à partir du nord. A midi, la brigade étant à seulement deux miles au nord de Menin, des avions britanniques l’informent que, inexplicablement, l'armée allemande est, seulement à quelques miles à l'est de Menin et approche rapidement. Sous des bombardements de plus en plus intensifs, la Brigade se retiresur la position de Broodseinde.Les deux jours suivants, ils sont bombardés et subissent l’assautde deux Corps de réserves allemands, jusqu'à ce que le bataillon,de 1150 hommes, en soit réduitau commandant,l’adjudant, l’intendant, trois jeunes officiers et 200 hommes.
Du 22 au 29 octobre le Bataillon se trouveà Hooge près deGheluvelt, "masticage sur le front (puttyingup the front)" dans le jargon de l’époque, repousse de fréquentes attaques ennemies vers la route de Menin en contre-bas. Renforcé, le bataillon, désormais fort d'environ 400 hommes, est à l'extrême droite du secteur de la 7èmeDivision, juste au nord-est de Zandvoorde. Deux escadrons de la Household Cavalry de la 3ème Division de cavalerie ont mis pied à terre, côté sud et sud-ouest du village (vers Comines et Wervik). Dans la matinée du 30 octobre une armée de trois corps d'infanterie et un corps de cavalerie soutenus par un nombre sans précédent de 240 canons lourds, attaquent Zandvoorde par l'est et le sud. Les deux escadrons de la Household Cavalry tenant le village sont anéantis. Un bataillon de chasseurs (Jaegers)envahit le flanc dégarni du Royal Welsh à moins de 30 mètres. Une batterie de campagne allemande, installé au-dessusdans le village, à seulement 500 mètres, arrose d’obus à shrapnels les tranchées du bataillon qui continue de tenir à distance l'ennemi à l’est. 276 officiers et hommes de troupesont tués, et 54,tous blessés,sont faits prisonniers par lesJaegers.
Seul l’intendant et 86 hommes sont présents à l’appel au matin du 31 Octobre. Ces survivants sont rattachés au 2ème bataillon du « Queens Regiment » de la 22ème brigade. Par la suite, le bataillon est reformé en novembre et combat vaillamment pendant la suite de la guerre en France et en Italie.