Petit compte-rendu de la présentation proposée par Odile Parsis
lors des Assises de l'Histoire Locale qui se sont tenues à Arras le 9 avril 2011,
en présence des membres actifs de l’A.T.B.14-18
La pratique de l'histoire locale a pris son envol au 19ème siècle sous l'impulsion du ministre Guizot qui souhaitait lancer la rédaction d'une grande histoire nationale. Pour y parvenir, de nombreux inventaires furent programmés autour des traditions, des moeurs, des langues locales, etc... sous la houlette des nombreuses commissions historiques départementales animées par les membres des élites locales et souvent présidées par le préfet. Le développement de l'histoire locale a donc été curieusement impulsé par l'Etat et mené par des érudits locaux amateurs qui consacrèrent à cette « mission » une grande partie de leur temps libre.
Le plan de Guizot, né sous la Monarchie de Juillet, n'a pourtant pas obtenu le succès escompté. La grande histoire nationale n'a pas été écrite, les inventaires ont parfois contribué au repli identitaire local, ainsi qu'au développement de l'historicité de l'insignifiant et d'une forte mise en valeur de la trace historique aux dépens de l'enchaînement chronologique. L'histoire des petites patries a donc eu des difficultés à se fondre dans celle de la grande patrie.
A la fin du 19ème siècle, le statut de l'historien local, jusque là chargé d'une forte symbolique romantique, arpentant le terrain et connaissant sur le bout des doigts l'histoire de son territoire d'attache, a évolué. En effet, l'écriture de l'histoire s'est professionnalisée à mesure que se créaient les chaires d'histoire régionale. Il en a résulté pour l'historien local amateur une image dépréciée.
Cependant, en cette fin de 20ème et début de 21ème siècle, les chaires d'histoire régionale ont disparu de l'Université. De plus, l'histoire locale n'a plus de place dans les programmes de l'enseignement. En Primaire, elle était abordée dans les activités d'éveil, mais elle est aujourd'hui laissée à l'initiative personnelle du professeur des écoles. Dans le Secondaire, elle n'a que peu de probabilité d'être abordée au lycée. Au collège, les Itinéraires De Découvertes (IDD) et les clubs étaient souvent le lieu d'activités pédagogiques autour de l'histoire locale. Mais ces structures ont disparu au profit des accompagnements éducatifs, qui se limitent trop souvent à de l'aide aux devoirs. Le professeur d'histoire géographie a tout de même la liberté d'introduire sa leçon par une étude de cas à très grande échelle sur un fait historique concernant l'espace proche des élèves, ou bien un acteur de l'histoire célèbre issu de la commune, un lieu de la localité chargé d'histoire, etc.
Compte rendu réalisé à partir des notes de Bertrand LECOMTE et de Guillaume COMMERE.