Ce cimetière situé en bordure de la Forêt d’Arques domine la ville d’Arques la Bataille près de Dieppe. Y sont ensevelis :
-15 indiens dont 1 du Indian Labour Corps et 14 du Indian Merchant Service décédés à bord des navires marchands SS Fountains Abbey, HMT City of Colombo et Baron Dalmeny.
-19 britanniques du British West Indies Regiment dont 1 du Royal Army Medical Corps.
-86 chinois du Chinese Labour Corps.
-257 Sud-africains dont 247 du South African Native Labour Corps, 1 du South African Army Service Corps et 9 du Cape Auxiliary Horse Transport Coy, South African Army Service Corps.
-5 inconnus du Royaume Uni.
Près de 25000 volontaires ont servi sur le Front Ouest dans le South African Native Labour Corps. Certains ont été exposés aux horreurs de la guerre, près des premières lignes dans des travaux de terrassement. La plupart ont servi comme dockers, dans les grands ports comme Le Havre, Rouen, Boulogne, Calais et Dunkerque pour le déchargement des munitions et matériels nécessaires à la conduite de la guerre, D’autres ont exécuté des travaux routiers et forestiers.
Pour l’entretien du parc à munitions de Rouxmesnil-Bouteilles, les anglais ont, en janvier 1917, amenés 1500 Cafres ; en général des anciens mineurs, natifs de la région côtière de l’Océan Indien entre Le Cap et le bassin du Zambèze. Plusieurs de ceux-ci sont décédés au N°1 General Hospital Labour installé à Arques la Bataille et furent enterrés dans un cimetière créé pour eux et appelé dans la région « le cimetière des Cafres ».
Quelques détails sur leurs conditions de vie sont donnés par : Mr FERON, Claude, dans le texte : Le cimetière des Cafres, paru dans « Connaissance de Dieppe » (n°249, août 2005, p. 18-19).
« Rien ne fut négligé ici pour leur confort physique et moral. Même nourriture que celle du soldat anglais, laquelle ne laissait rien à désirer, douches, tabac hebdomadaire et allumettes, aumônier anglais et sous aumônier indigènes. Ne dépensant pas les trois livres sterling qui leur étaient allouées chaque mois, deux livres étaient placées sur leurs crédits au Cap. Avec ce qui restait, ils se faisaient photographier. A défaut des cafés défendus, ils se désaltéraient sagement à la fontaine du Puits Salé. D´ailleurs, ils n´allaient pas librement par la ville, et ne s´y promenaient qu´en pelotons disciplinés et commandés. »
Il était interdit aux habitants de les accueillir chez eux.
Le South African Native Labour Corps connut le 21 février 1917 un drame au large de l’île de Wight, le transport de troupes SS Mendi fut éperonné par le SS Darro et coula en 25 minutes entraînant avec lui 626 hommes du 5ème bataillon du SANLC.
Au centre du cimetière, un mémorial a été érigé pour tous les Sud-africains tombés en France.